Monsanto: un juge révèle des documents explosifs

Le Roundup (marque de l'herbicide produit par la compagnie Monsanto) et le glyphosate (herbicide) font beaucoup parler en Europe. Aux Etats-Unis aussi.

Monsantox

 

Ce mardi, Vince Chhabria, un juge fédéral de San Francisco, a décidé de publier des documents plutôt stupéfiants relatifs au désherbant.

 

Des fausses recherches signées par des universitaires ?

Selon le New York Times, les documents de la cour dévoilent, tout d'abord, des emails échangés en interne par des employés de Monsanto mais également des courriels échangés par des employés de l'entreprise et ceux d'organismes fédéraux.

Ces écrits montreraient, tout d'abord, que Monsanto aurait pensé à commanditer des recherches sur la non-dangerosité du Roundup qui auraient été attribuées plus tard à des universitaires.

Dans un mail révélé ce mardi, William F. Heydens, un dirigeant de Monsanto, explique ainsi à d'autres membres de l'entreprise qu'il pourrait préparer une recherche sur le glyphosate en s'attachant les services d'universitaires qui signeraient des documents écrits par Monsanto. M.Heydens a même cité un précédent cas au cours duquel l'entreprise avait réalisé le même procédé.

 

Des pressions pour faire annuler une étude ?

En outre, un haut fonctionnaire de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), Jess Rowland, aurait tout fait pour faire annuler une étude sur le glyphosate qui a été menée par le département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis. Un mail d'un dirigeant de Monsanto datant de 2015 cite Jesse Roland qui lui aurait affirmé: "Si je peux tuer cela (Ndlr: cette étude) je devrais recevoir une médaille".

 

Le juge Vince Chhabria est chargé de juger un litige entre des plaignants affirmant avoir développé des lymphomes non hodgkiniens (cancer du système lymphatyque) suite à une exposition au glyphosate et Monsanto.

 

"Le glyphosate n'est pas cancérigène"

Cette affaire avait été déclenchée suite à la publication par le Centre international de recherche sur le cancer, une branche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), d'une enquête qui concluait que le glyphosate était probablement cancérigène. Plusieurs agences, dont l'EPA, contredisaient cette étude. Ce mardi, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a décidé de ne pas considérer le Roundup comme cancérigène. Monsanto a toujours vigoureusement défendu le glyphosate.

L'EPA n'a pas fait de commentaires suite à l'article du New York Times. Monsanto a réaffirmé dans une déclaration que "le glyphosate n'est pas cancérigène". Le mastodonte de la chimie a également rejeté les accusations concernant d'éventuelles études écrites par l'entreprise et signées par des universitaires.

A ce sujet, David Kirkland, un des scientifiques cités dans le mail, s'est également défendu dans une interview. "Je ne publierais pas sous mon nom un document écrit par quelqu'un d'autre."

Date de dernière mise à jour : vendredi, 17 mars 2017

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