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Une experte des Nations Unies demande au gouvernement britannique d’empêcher l’extradition de Julian Assange

Le samedi, 10 février 2024

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture, Alice Jill Edwards, a exhorté le gouvernement du Royaume-Uni à suspendre l’extradition éventuelle de Julian Assange vers les États-Unis d’Amérique.

 

Dans son communiqué de presse daté du 6 février 2024, l’experte a demandé aux autorités britanniques d’examiner l’appel de Julian Assange fondé sur des craintes substantielles que, s’il était extradé, il risquerait d’être soumis à un traitement assimilable à la torture ou à d’autres formes de mauvais traitements ou de peines.

« Julian Assange souffre d’un trouble dépressif récurrent et de longue date. On estime qu’il risque de se suicider. Aux États-Unis, il fait l’objet de nombreuses accusations, notamment au titre de la loi de 1917 sur l’espionnage (Espionage Act), pour la diffusion illégale présumée de câbles et de documents diplomatiques et autres via WikiLeaks. S’il est extradé, il pourrait être placé en isolement prolongé dans l’attente de son procès ou en tant que détenu. S’il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à une peine pouvant aller jusqu’à 175 ans de prison », a déclaré Alice Jill Edwards.

« Le risque d’être placé en isolement prolongé, malgré son état de santé mentale précaire, et de recevoir une peine potentiellement disproportionnée soulève des questions quant à la compatibilité de l’extradition de M. Assange vers les États-Unis avec les obligations internationales du Royaume-Uni en matière de droits humains, en particulier au titre de l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi qu’en ce qui concerne les articles 3 respectifs de la Convention des Nations Unies contre la torture et de la Convention européenne des droits humains », a déclaré la rapporteuse spéciale.

« Les assurances diplomatiques de traitement humain fournies par le gouvernement des États-Unis ne constituent pas une garantie suffisante pour protéger M. Assange contre un tel risque », a déclaré Alice Jill Edwards. « Elles ne sont pas juridiquement contraignantes, leur portée est limitée et la personne que les assurances visent à protéger ne peut avoir aucun recours si elles sont violées. »

« J’appelle le gouvernement du Royaume-Uni à réexaminer attentivement l’ordre d’extradition de M. Assange afin d’assurer le plein respect de l’interdiction absolue et indérogeable du refoulement vers la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la santé physique et mentale de M. Assange », a déclaré l’experte.

Un dernier appel national, après une longue bataille juridique sur l’extradition de Julian Assange, est prévu devant la Haute Cour de Londres les 20 et 21 février. Julian Assange fait l’objet de 18 chefs d’accusation aux États-Unis pour son rôle présumé dans l’obtention et la divulgation illégales de documents classifiés liés à la défense nationale, y compris des preuves révélant des crimes de guerre présumés. Il est détenu au Royaume-Uni depuis 2019, où il est actuellement incarcéré à la prison de Belmarsh.

 

Traduit de l’anglais par Evelyn Tisher

sources 

 

Royaume-Uni extradition Julian Assange États-Unis (

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