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Espérance de vie en France : treize ans d’écart entre les hommes plus pauvres et les plus aisés

Le jeudi, 08 février 2018

Dans Santé / bien-être - Blog

D’après les chiffres de l’Insee, l’écart est moins important pour les femmes, mais ne disparaît pas pour autant.

 

Treize ans d’espérance de vie en plus ou en moins. C’est l’abîme qui sépare, en France, les 5 % d’hommes les plus riches des 5 % les plus pauvres, d’après la dernière enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée mardi 6 février. Pour un niveau de vie moyen de 5 800 euros par mois, un homme peut espérer s’éteindre à 84 ans et quelques. Un seuil qui tombe à moins de 72 ans dès 470 euros par mois. Aux alentours de 1 000 euros, 100 euros supplémentaires représentent un gain de 0,9 an.

L’espérance de vie augmente avec les revenus, à niveau de diplôme égal pour les hommes

Grille de lecture : à 35 ans, pour les hommes non diplômés, les 25 % les plus pauvres ont une espérance de vie de 38,9 ans, tandis que les plus riches ont une espérance de vie de 45,9 ans.

 

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0 ans10 ans20 ans30 ans40 ans50 ans60 ans0 - 25 %25 - 50 %50 - 75 %75 - 100 %Sans diplôme2Brevet, CEP 2CAP, BEP,baccalauréat 2Supérieur aubaccalauréat 2Ensemble 2
Supérieur au baccalauréat 2
75 - 100 %: 50,3 années
 

L’écart est moins important pour les femmes, mais ne disparaît pas pour autant. L’espérance de vie des plus modestes s’élève à 80 ans, contre un peu plus de 88 ans pour les mieux loties. Il est toutefois intéressant de noter qu’à partir de 1 300 euros mensuels, les femmes dépassent les hommes, même les plus aisés. Cela tient, selon l’Insee, à « des comportements plus favorables à une bonne santé », « un meilleur suivi médical, en particulier pendant la vie féconde », et « une durée de travail plus faible ».

Pour les femmes, l’espérance de vie augmente aussi avec les revenus, mais l’écart est moins important

Grille de lecture : à 35 ans, pour les femmes ayant obtenu un diplôme supérieur au baccalauréat, les 25 % les plus pauvres ont une espérance de vie de 48,5 ans, contre 53,6 ans pour les plus riches.
0 ans10 ans20 ans30 ans40 ans50 ans60 ans0 - 25 %25 - 50 %50 - 75 %75 - 100 %Sans diplôme2brevet, CEP 2CAP, BEP,baccalauréat 2Supérieur aubaccalauréat 2Ensemble 2
CAP, BEP, baccalauréat 2
0 - 25 %: 48,1 années
25 - 50 %: 51,4 années
50 - 75 %: 52,0 années
75 - 100 %: 53,7 années
 

En moyenne, les disparités entre les sexes tendent néanmoins à se réduire. Dans son bilan démographique annuel sorti le 16 janvier, l’Insee faisait remarquer que l’espérance de vie des hommes s’était remise à progresser depuis 2016, alors que celles des femmes accusait une légère baisse. « Elles ont adopté les comportements à risque masculins, le tabagisme en particulier », soulignait alors le géographe Laurent Chalard. Mais les données annuelles peuvent varier sensiblement selon la virulence des épidémies.

L'espérance de vie à la naissance selon la richesse du ménage (en 2012-2016)

Grille de lecture : parmi les 5 % les plus pauvres, dont le niveau de vie moyen est de 466 euros mensuels, l'espérance de vie à la naissance des femmes est de 80 ans.
70 ans80 ans90 ans75 ans85 ansvingtiles de niveau de vieFemmes (en années)Hommes (en années) 0 - 5 % 5 - 10 %10 - 15 %15 - 20 %20 - 25 %25 - 30 %30 - 35 %35 - 40 %40 - 45 %45 - 50 %50 - 55 %55 - 60 %60 - 65 %65 - 70 %70 - 75 %75 - 80 %80 - 85 %85 - 90 %90 - 95 %95 - 100 %
60 - 65 %
Femmes (en années): 86,4 années
Hommes (en années): 80,5 années
1 846 € par mois en moyenne
Source : Insee Première

 

Le diplôme jouerait peu sur ces écarts, quels que soient les sexes. « Le niveau de vie en lui-même, en facilitant la prévention et l’accès aux soins, peut être la cause directe d’une bonne santé », note l’Insee. D’après une enquête de 2014, un adulte sur dix, parmi les 20 % les plus pauvres, avait renoncé à consulter un médecin pour des raisons financières. Mais causes et conséquences s’entremêlent souvent : une mauvaise santé peut aussi entraîner un faible niveau de vie en pesant sur les études et l’emploi.

Pour finir, l’espérance de vie varie assez nettement d’une région à l’autre. Toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire en tenant compte du sexe, de l’âge, du niveau de vie et de la catégorie sociale, l’Occitanie et les Pays de la Loire se situent en tête du classement. Ce sont les Hauts-de-France qui finissent en queue de peloton.

Risque de décès par région
Grille de lecture : entre 2012 et 2016, "toutes choses égales par ailleurs", c'est-à-dire à sexe, âge, niveau de vie, catégorie sociale et diplôme donnés, les personnes résidant en Occitanie ont en moyenne un risque de décès inférieur de 6 % à celui des personnes résidant en Auvergne-Rhône-Alpes (référence).

Note : les données des DOM et de la Corse ne sont pas intégrées, elles sont insuffisantes.
-6 à -2 %-2 à 0 %0 à 8 %8 à 14 %
 
 

Selon l’Insee, ces écarts pourraient s’expliquer par des différences culturelles, comportementales et environnementales (consommation d’alcool, habitudes alimentaires, pollution, etc.), ou encore être liés à l’offre de soins plus ou moins importante selon les régions françaises.

 

écart 13ans France Espérance de vie

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