« Nous espérions au moins 200 personnes », sourit Thierry Harel. C'est un succès pour l'association montée pour lutter contre
le projet. Samedi à La Haye-du-Puits, entre 400 (chiffre de la gendarmerie) et 500 personnes ont défilé contre le projet d'implantation de 14 éoliennes dans deux communes proches, Montgardon et Saint-Symphorien-le-Valois. La manifestation a attiré aussi de nombreux militants anti-éoliens de la région.
Principal reproche : la proximité des maisons. « Cette implantation est à seulement 400 m des premières habitations, poursuit le président de l'association. Il y a environ 70 maisons touchées dans un périmètre de 500 m. L'impact sera énorme : chaque éolienne fait 121 m de haut. »
Jacqueline Chanoni esseulée
Le projet remonte à plusieurs années. À l'origine, la plupart des élus concernés avaient voté pour le principe des études. Puis le vent a tourné. Samedi, sept maires étaient dans le cortège : La Haye-du-Puits, Saint-Rémy-des-Landes, Lithaire, Denneville, Mobecq, Carquebut, Bolleville.
« L'opinion a évolué, nous avons pris conscience de certaines choses, résume Alain Aubert, maire de La Haye-du-Puits. Nous ne sommes pas des anti-éoliens : nous sommes contre un projet industriel à proximité des maisons. Il y a déjà l'EPR dans la Manche. Ce n'est pas un département gros consommateur d'énergie. Donc ça suffit. »
Pour Jacqueline Chanoni, maire de Saint-Symphorien-le-Valois, présidente de la communauté de communes et conseillère générale, c'est un sérieux revers. Favorable au projet depuis le début, elle est aujourd'hui la seule élue à le demeurer dans sa propre commune. Mercredi dernier, en son absence, le conseil a voté contre par douze voix, une abstention et une pour (par procuration). « Les éoliennes ont été évoquées en communauté de communes, poursuit Alain Aubert. Ce n'était pas à l'ordre du jour, elle a coupé court à la discussion. Mais je n'ai pas envie de rentrer en conflit avec Mme Chanoni. » À ce jour, personne ne demande sa démission. « À elle de s'exprimer », lance Thierry Harel.
Reste que le dossier est bien avancé. Le permis de construire a été signé par le préfet après l'enquête publique. L'association lui demande un recours gracieux pour l'annuler. « Sinon, nous irons au tribunal administratif, termine Thierry Harel. Il y a des incohérences dans le dossier. »