Stéphane Travert, revient sur l'interdiction des pesticides

Du nouveau du côté de la protection de l'environnement. Ou plutôt de l'ancien puisque le pouvoir réfléchit à un grand retour en arrière.

Le gouvernement envisage en effet d'autoriser à nouveau les pesticides tueurs d'abeilles. C'est ce qui apparaît dans un document de travail interministériel daté du mercredi 21 juin et dévoilé par la radio. Selon ce document, l'interdiction des néonicotinoïdes en France "va plus loin que ce qui est prévu par la réglementation européenne". Conséquence : le gouvernement pourrait décider d'"abroger toutes ces dispositions nationales qui excèdent les normes européennes".

Invité de BFMTV ce lundi 26 juin, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert explique que la loi française concernant les néonicotinoïdes "n'est pas conforme avec le droit européen". L'objectif est de donner la possibilité aux agriculteurs d'utiliser des néonicotinoïdes "car il n'y a pas de substitution". Il dit :


 

Il y a d'autres produits, où nous avons des impasses techniques, qui ne connaissent pas de substitution. Nous devons pouvoir autoriser des dérogations pour permettre leur autorisation afin  que nos producteurs puissent continuer à travailler dans de bonnes conditions.

Il s'agit donc bien d'un retour sur l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes. "On peut le prendre comme ça", admet  Stéphane Travert.

De son côté, Nicolas Hulot assure pourtant l'inverse. Auprès de RMC, l'actuel ministre de la Transition énergétique et solidaire jure que le document de travail n'est plus d'actualité et que les pesticides tueurs d'abeilles resteront interdits.

Notons que Nicolas Hulot avait lutté, en 2016, contre ces pesticides néonicotinoïdes, nocifs pour les abeilles. Par l'intermédiaire de sa fondation, il avait lancé une pétition pour leur interdiction.

La ré-autorisation des  pesticides tueurs d'abeilles  est "clairement, totalement, absolument, complètement inenvisageable", a pour sa part estimé l'ancienne ministre de l'Écologie et actuelle députée PS des Deux-Sèvres Delphine Batho. "C'est un une sorte de coup de force des lobbys", a-t-elle déclaré sur RMC. 

Benoît Hamon, quant à lui, s'est dit "stupéfait" de ce retour en arrière : 

Pesticides: "Nicolas Hulot a réagi très vite, peut-être trop vite", estime Castaner

La position du ministre de la Transition écologique a ensuite été confirmée par un communiqué de Matignon. "Le gouvernement a décidé de ne pas revenir sur les dispositions de la loi de 2016. Cet arbitrage a été pris à l'occasion d'une réunion tenue à Matignon le 21 juin dernier", peut-on y lire. L'équipe du Premier ministre indique néanmoins qu'un "travail est en cours avec les autorités européennes".

En savoir plus : Matignon ne reviendra pas sur l'interdiction, Nicolas Hulot

 

 

Date de dernière mise à jour : mardi, 27 juin 2017

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