Daniel Vaillant, élu PS à Paris et ancien ministre de l'Intérieur, suggère de "tenter le pari de la réglementation" du cannabis pour faire baisser sa consommation, aujourd'hui en pleine "explosion", dans un entretien aujourd'hui au quotidien Le Parisien. Selon lui, "un jeune sur deux a déjà fumé du cannabis", produit interdit, et la croissance de la consommation "s'accompagne d'une aggravation des trafics et de la criminalité"
Aujourd'hui, ajoute le député-maire du XVIIIe arrondissement, un quartiertouché par le trafic de drogues, "ne faudrait-il pas prendre le pari de légaliser la consommation personnelle de cannabis à travers un contrôle de la production et de l'importation, comme c'est le cas avec l'alcool?" "Comment faire reculer le cannabis ? (...) L'interdiction ne règle pas le problème aujourd'hui, c'est un fait. Tentons le pari de la réglementation", insiste-t-il. "On peut imaginer un contrôle des approvisionnements extérieurs et une production en France. Tout se ferait dans la transparence, dans la règle comme pour le tabac et l'alcool. Pas de produits frelatés, pas d'économies souterraines et une vente à des endroits précis et contrôlés, interdite aux mineurs de 16 ans", poursuit ce proche de Bertrand Delanoë, qui se défend d'être "laxiste" et admet que le cannabis est dangereux pour la santé. Mais "je suis pratique", dit-il. "Depuis que je suis maire du XVIIIe, aucun habitant n'est venu se plaindre des consommateurs de cannabis. Mais du crack oui" Le ministère de la Santé et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Milet) ont lancé lundi une campagne ante-drogues articulée notamment autour de spots télé et radio sur le risque de banalisation et les dangers sanitaires liés à la prise de cannabis, cocaïne ou ecstasy. Le gouvernement estime qu'il y a en France "quatre millions de consommateurs réguliers de drogues".